Le créateur de l'église, un vrai Saint !
Le père Joseph de Villèle est un prêtre réunionnais né en 1851. Il arrive à Madagascar en 1895. Figure populairement connue à Tananarive, il était appelé familièrement “le Père Joseph" en raison de son dévouement inlassable pour les plus déshérités et les enfants abandonné. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'on le compare à Saint Vincent de Paul.
Premier orphelinat recueillant enfants métis et malgaches dans la paroisse de Faravohitra
En 1905, on confia au père de Villèle, dans sa paroisse de Faravohitra, des enfants métis abandonnés auxquels se rajoutèrent des petits orphelins malgaches. Il obtint du vicaire apostolique, Mgr Cazet, l’autorisation de s’occuper d’eux. Ainsi, il les hébergea dans un magasin à campement de la paroisse, où une religieuse de Saint-Joseph de Cluny et une femme malgache s’occupèrent des petits pensionnaires. La première œuvre d’assistance aux enfants métis abandonnés et aux enfants malgaches orphelins était née ! Deux ans plus tard, ils étaient déjà 40. Pendant des années l'orphelinat ne vécut que des dons et de la charité. En 1917, l’Œuvre reçut pour la première fois une allocation annuelle de 500 francs, accordée par le Gouverneur Général Garbit. Enfin le 15 mars 1924, un arrêté , signé par le Gouverneur Général Brunet, autorisait la formation d’une association dite “Société de Secours des Enfants abandonnés” sous la dénomination d’“Œuvre des Paulins de Faravohitra.” Au décès du père de Villèle, en 1939, plus de six cents jeunes métis ou orphelins avaient été soignés, élevés et éduqués grâce à l’œuvre des Paulins. Plusieurs d’entre eux ont accédé à des situations très honorables et l’on peut relever, parmi les plus marquants, un officier Saint-Cyrien, un prêtre, deux docteurs en médecine, un vétérinaire, un pharmacien, deux négociants en France, de nombreux fonctionnaires, colons ou commerçants.
Le père de Villèle, enterré dans l'église
Lors du décès du Père de Villèle, il fut décidé d’ensevelir sa dépouille sous les dalles de son église de Faravohitra. Mais pour cela, il fallait une autorisation spéciale. Vu la popularité du prêtre, elle fut donnée sans peine par les autorités. Le jour des obsèques, une foule immense composée à la fois de catholiques et de protestants s'est pressée dans l'église de Faravohitra. Le "Père Joseph” fut inhumé au pied du maître-autel de l’église qu’il avait bâtie.