Complot de Saint Benoît
En 1832, des rumeurs d'agitation circulent à Saint Benoît situé sur l'île Bourbon. Cela suffit à créer la peur dans toutes les parties du quartier. Résultat, les habitants des hauteurs et ceux de la Plaine viennent se réfugier au centre du quartier, abandonnant leur propriété, leur exploitation et leur atelier. Informés de la situation, Monsieur le Procureur du roi et le juge d'instruction reçoivent l'ordre de se rendre immédiatement sur les lieux. Ils font arrêter quarante noirs et en entendent plus de cent. A l'issue du procès, le 4 août 1832 quatre esclaves sont condamnés à la peine capitale mais le gouvernement local s'alarme très tôt de l'"influence nuisible" de cinq autres complices de l'affaire, condamnés chacun seulement à une année de chaîne dans le geôle de Saint-Denis.
Du coup, un Conseil privé se réunit et après délibération, le gouverneur Étienne Duval d’Ailly annonce le 24 octobre 1832 : l’envoi à Sainte-Marie pour 5 années de Charles, « vingt ans, créole et noir de pioche », esclave du sieur Zanudis, et de Pierre-Louis, « vingt-cinq ans, créole et tourneur », esclave du sieur Nègre de Sainte-Croix. Quant à Félix, « créole, trente ans et charpentier », esclave du sieur Despressis, Mottet,« malgache âgé de trente ans et cuisinier », esclave du sieur Serré, et Jean, « créole, quarante ans, chef charpentier de profession », esclave du sieur Auguier, ils sont expulsés du territoire pour 3 ans .
Complot de Saint-André
Le complot de Saint-André émerge aussi dans un contexte politique tendu qui s'inscrit dans la lignée des principaux troubles remarqués dans les autres complots serviles. En effet, à cette époque la Réunion s'inquiète car l'ancienne île soeur, Maurice qui est restée anglaise, vient d'émanciper ses esclaves par décision du parlement anglais.
Conséquence, le 3 août 1836, la cour d’assises de l’arrondissement de Saint-Denis condamne à une année de chaîne Jean François, « commandeur, créole, âgé de quarante neuf ans », esclave du sieur Pèdre, Montrose, « créole, domestique, âgé de quarante deux ans », esclave du sieur Delozanne demeurant à Saint-Denis, Théodose, « créole, cordonnier, âgé de quarante six ans », esclave du sieur Déterville, et Alphonse, « créole, commandeur, âgé de vingt huit ans », esclave de la dame veuve Hubert demeurant à Saint-Benoît, et elle les envoie dès le 9 août 1836 vers Sainte-Marie.
Comme pour les « comploteurs de Saint-Benoît », le gouvernement local redoute en fait leur influence sur les autres détenus de la geôle de Saint-Denis pendant leur incarcération puis sur l’ensemble de la population servile après leur « libération ».