La longueur de l'épitaphe qui est rarissime. En français, elle se termine par quelques mots d'arabe. Albrand était en effet un fin connaisseur de cette langue qu'il avait étudiée pendant plusieurs années à Paris.
La voici: Ici repose à quatre mille lieues de son pays et de sa famille François Fortuné Albrand, chevalier de l'ordre royal de la légion d'honneur né à Marseille le 7 février 1795, mort à Sainte-Marie de Madagascar le 11 décembre 1826.
Après avoir fondé cette nouvelle colonie au prix de six années de travaux et de périls qu'il affronta moins pour la fortune que pour la gloire jeune et brillant et pourtant initié à tous les arts, toutes les sciences sans que l'habitude des succès eût rien enlevé aux grâces de son âge, à la bonté de son coeur.
Journaliste écrivain distingué, voyageur intrépide dans les missions qui lui furent confiées, faire respecter et chérir à des peuples à peine connus de l'Europe le nom français et l'autorité de son roi, son génie, ses vertus, son noble caractère promettaient à la patrie l'une de ses plus belles illustrations. La mort impitoyable l'a frappé à peine entré dans la carrière.
Voyageur qui que tu sois à l'aspect de cette tombe solitaire songeant à ton vieux père, à tes frères, à tes amis qui attendent ton retour, tu ne pourras te défendre de quelques larmes, celui-là aussi avait un père, des frères, des amis qui l'aimaient avec idolâtrie, confiants et tranquilles ils espéraient le revoir bientôt mais il n'est plus retourné.
Voyageur prie le dieu de miséricorde pour le repos de son âme.