Un temple construit sur les lieux d'un double martyr
En 1849, 18 chrétiens ont été condamnés à mort. 14 d'entre eux ont été jetés du haut de la falaise d’Ampamarinana. Les quatre autres, appartenant à la caste noble des Andriamasinavalona ont été condamnés à être brûlés vifs. « Ils avaient pu grimper la colline de Faravohitra à pied, écrit le pasteur Rabary, car on ne les avait pas liés ni portés comme les autres. Tout en montant, ils chantaient. On avait préparé quatre pieux pour lier les condamnés et des fagots pour les brûler. Quand le feu eut atteint leurs genoux, ils rassemblèrent leur force pour chanter un cantique. L’une des suppliciés, Ramanandalana était enceinte et elle accoucha dans les flammes. L’enfant fut projeté hors du bûcher, mais un soldat l’y repoussa, et le pauvre bébé fut brûlé avec ses parents. Tous ceux qui assistaient à ces exécutions furent stupéfaits et profondément émus du courage et de la hardiesse des martyrs. Mais une chose extérieure frappa encore plus peut-être l’imagination populaire, ce fut un arc-en-ciel. Il en avait déjà paru un à Ambohipotsy à la mort de Rainitsiheva ; et cette fois le même phénomène se reproduisit. Chrétiens et païens, témoins de l’exécution, furent d’accord pour dire qu’au moment où l’on eut attaché au poteau les quatre condamnés, une pluie fine commença à tomber au travers laquelle on distingua un triple arc-en-ciel, une des branches semblant reposer sur les quatre martyrs de Faravohitra et l’autre à Ampamarinana ».
Quatre autres chrétiens, les premiers martyrs malgaches, avaient déjà été mis à mort aux environs de Faravohitra en 1834. Le nommé Rainitsiandavana et trois de ses fidèles avaient osé affirmer devant la Reine que tous les hommes sont égaux et ont la même origine, du souverain au dernier des esclaves, car tous descendent d’Adam et Eve. Condamnés à mort pour lèse-majesté, les malheureux furent jetés vivants dans quatre fosses, la tête en bas, puis on a rempli les fosses d’eau bouillante et de terre. Soixante-dix autres fidèles furent soumis à l’épreuve du tanguin, le poison ordalique ; dix-huit succombèrent.
Des inondations de 1959 est née une chorale
En Mars 1959, il y a eu de très grosses inondations à Antananarivo. Des sinistrés sont venus s’abriter au Temple Tranovato Faravohitra. Des jeunes bénévoles sont venus s'occuper d’eux tout en chantant. Quelques mois après ces terribles pluies, est venue l'idée de continuer de chanter ensemble. C'est ainsi qu'est née la Chorale de Faravohitra, sous la direction de Chef Randria, lui-même fondateur du scoutisme à Madagascar.